La violence au sein du couple est un processus évolutif au cours duquel un partenaire exerce, dans le cadre d’une relation privilégiée, une domination qui s’exprime par des agressions physiques, psychiques ou sexuelles. Elles se distinguent des conflits de couples en difficulté (définition du professeur Henrion, Ministère de la Santé, 2001).
Ainsi, contrairement à l’appréciation générale du terme, la violence conjugale n’est pas seulement un mauvais traitement physique, mais peut également toucher d’autres domaines. Effectivement, les coups, mais également les humiliations, les insultes répétées ou les menaces sont des manifestations graves de violences contre lesquelles il convient d’agir.
Les personnes victimes de violences conjugales vivent souvent dans le déni. Il faut s’inquiéter lorsque les symptômes suivants sont présents au sein du foyer:
La violence conjugale suit un processus cyclique et se déroule ainsi en plusieurs phases : c’est le « cycle de la violence conjugale ». Ce cycle, qui est mis en place et orchestré par l’agresseur, permet à celui-ci de maintenir sa domination sur sa victime.
Les tensions se ressentent implicitement. Le sujet victime sait que la crise est imminente. Il essaie tant bien que mal de se plier aux exigences de son compagnon et lui cède tout afin qu’elle n’ait pas lieu. Cependant, bien que le sujet surveille ses moindres faits et gestes pour ne pas provoquer la colère de son compagnon, l’élément provocateur sera toujours futile.
« Au début, il y a un couple, tout va bien. Puis petit à petit s’installe la tension dans la maison. Sous prétexte que la salière est mal placée, que les enfants le fatiguent, qu’elle a pris trois minutes de plus que d’ordinaire pour rentrer du travail, qu’elle démontre trop de plaisir en présence de…, surcroît de travail, alcool, stress, chômage, maladie… Le prétexte devient déclencheur » Viviane MONNIER.
Il s’agit d’un épisode de violence verbale, physique ou sexuelle. Le sujet ressent de la peur et de la terreur.
Le compagnon agressif se déresponsabilise de son acte de violence en justifiant son acte et en rejetant la faute sur le sujet. En effet, l’agresseur fait comprendre à sa victime qu’il l’a puni d’une faute qu’elle a commise et que c’est le seul moyen pour elle de la corriger. Il fait ainsi croire à sa victime qu’elle a mérité cette agression. Le sujet ressent alors de la honte et de la culpabilité
Le compagnon agressif s’excuse auprès de sa victime en invoquant des causes exceptionnelles, et promet de ne plus recommencer. La peur cède sa place à l’espoir. Le couple recommence ainsi une vie « normale » et peut recommencer à élaborer de nouveaux projets: le sujet retrouve son conjoint tel qu’il l’a connu au début de leur relation.
Les périodes de lune de miel deviennent de plus en plus courtes avec le temps, le cycle recommence plus fréquemment jusqu’à ce que la phase de lune de miel disparaisse totalement pour ne laisser place qu’à des scènes de violence.